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par-dessus la tête dans les sups du Seigneur.

M. Classon le fils me remit ici entre les mains du landman, qui voulut n’accompagner jusqu’à l’endroit, où le sentier que je suivais depuis Graninge devait me quitter tout-à-fait, et où je devais m’embarquer sur le lac de Stugun. Dans le chemin, il me fit arrêter chez son beau-frère, un paysan riche de cette vallée. De tels paysans dans d’autres pays seraient de petits seigneurs ; chacun d’eux a une enceinte considérable. Vis-à-vis la porte d’entrée, il y a une chambre pour les gens ; à droite est celle des maîtres, à gauche la grande chambre de cérémonie tapissée d’habits et de jupons ; à côté un petit corps. de-logis avec des chambres très-propres pour les étrangers, de l’autre côté et vis-à-vis est la cuisine, puis les étables, les granges, et enfin au-dessus de la grande porte une chambre pour les filles à marier.

Il existe un usage dans ces provinces, mais sur-tout dans celle-ci (le Jämeteland) qui doi : sans doute paraître bien étrange à un habitant des pays de l’Europe, où elle n’a pas lieu. Il est d’usage, pour les filles à marier, de recevoir dans leur chambre et dans leur lit, les garçons qu’elles préfèrent. Ils se couchent tout habillés, et font, dit-on, la conversation, afin de se con-