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que l’ancien fond du lac. J'ai moi-même été, avec ma cariole, dans des endroits quarante ou cinquante pieds au-dessous de l’ancien niveau des eaux. La cascade, depuis ce moment, est restée à sec et est près de cent pieds au-dessus du niveau de la rivière. On a commencé à cultiver le fond de l’ancien lac ; dans un autre pays, ce serait une propriété très-valuable, mais les habitans sont si peu nombreux, qu’il faudra du temps avant que ce terrain devienne de quelque importance ; en attendant les habitans ont du saumon, et c’est tout ce qu’ils voulaient.

Il n’a pas péri autant de monde, qu’on l’aurait pu croire d’un débordement pareil : douze ou quinze personnes ont seules été perdues. Les plus petits ruisseaux se sont creusé dans cette argile des ravins d’une profondeur étonnante. Les ravages de cet écoulement se sont arrêtés à Bagunda, où heureusement il s’est trouvé une chaîne de rochers qui forme à présent une petite cascade.

Suivant mon usage, je voulus aller voir le pasteur de Ragunda, et je m’y rendis avec M. Classon. Connaissant par réputation les vieilles habitudes du bon curé, je pris le parti d’y aller vers huit heures du matin : il était déjà trop tard, le bonhomme était, non pas dans les vignes, mais