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pas me laisser partir seul et m’accompagna à cheval.

Après quatre ou cinq heures de marche au milieu de ces bois absolument déserts, nous joignisses enfin la vallée du Lindhal. Cette rivière avait à Fors une cascade d’à-peu-près cent pieds de haut. Les paysans qui habitaient au-dela, jalousaient ceux qui demeuraient en-dessous et auraient bien voulu trouver une manière de faire monter le saumon chez eux. En 1796, ils firent un canal autour du rocher de la cascade qui joignait d’un côté le lac de Ragumla, et de l’autre la rivière. Leur intention était de rendre la pente des eaux plus douce, mais lorsque le canal eut été ouvert, il se trouva que le sol était une terre argileuse, mêlée de sables. Les eaux du lac, se précipitèrent avec tant de fureur par l’ouverture que les paysans avaient faite, que dans espace de trois heures, tout ce lac, qui avait un mille et demi de long, s’écoula entièrement et fit un dégât prodigieux. Les eaux montèrent le long de la vallée, à une hauteur dé cinquante pieds au-dessus de leur niveau, et emportèrent les maisons, les arbres et les terres avec une rapidité inconcevable.

L’eau de la rivière, qui traversait ce lac, s'est creusé un lit quatre-vingt pieds plus profond,