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continuellement sa terre, sans oublier le bien être des paysans et des ouvriers qui, par leur attachement pour lui, semblaient être tous ses enfans.

Si les gens riches en Suède, pouvaient se persuader combien ces pays du Nord qu’ils méprisent, sont susceptibles d’améliorations, et combien préférables ils sont pour le sol aux pays qu’ils habitent : si osant braver les préjugés de leur patrie, ils hasardaient d’acheter des terres et de venir les habiter pendant la belle saison, on pourrait promettre que sous peu de temps, une culture bien entendue les rendrait préférables a toutes les autres provinces.

Les arbres à fruit manquent seuls ; mais par les observations que j’ai faites, je puis assurer qu’ils y viendraient, si on en prenait le soin convenable. En France même, ils ne viendraient pas mieux, si on n’en avait pas plus de soin. Quoi ! vouloir qu’au soixante troisième degré de latitude, les arbres à fruit viennent sans abri, en plein vent, et donnent du fruit ! en France même, les bons fruits ne viennent pas sans soins. Il leur faut des abris, des espaliers sur des murailles hautes de quinze pieds et dans une bonne exposition. Si on prenait les mêmes précautions, il est a présumer que l’on réussirait ; autrement il ne faut pas y songer.