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jaunit la peau, et leur éraille les yeux, qui sont communément rouges et petits.

Ce qu’ils paraissent désirer le plus, c’est du sucre, et du tabac ; du moins je n’en ai jamais rencontré, qui ne m’en demandassent. L’eau de vie est aussi un grand régal pour eux ; pour en avoir un verre, on en a vu offrir jusqu’à deux rixdales aux commis de la douane et aux prêtres qui rôdent quelque fois dans leurs déserts. Comme le lecteur a pu le voir, ce n’est pas dans ce moment que j’ai visité ces messieurs. Ce ne fut que lors de mon voyage en Norvège, en traversant la Laponie du Jämteland. Mais m'étant mis à parler de celle d’Ôsele, j’ai tout dit, parce que les usages des uns ressemblent assez à ceux des autres. Les sept Laponies de Suède ont chacune, un chef-lieu ou est l'ég1ise. Autour sont quelques cabanes pour les bestiaux, le jardin, la maison du curé, et le champ de foire. On y voit aussi plusieurs Koyas, dans lesquels les marchands forains se logent. L'habillement et la nourriture, a quelque différence près, sont généralement par-tout les mêmes : le poisson sec, le lait et la chair de leurs rennes en fait le fonds ; ils n'ont ni pain, ni légumes, ni même de sel. Les seuls fruits qu’ils ayent, sont les fruits sauvages dont leurs bois sont couverts, et qui y