Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 2e part, 1801.djvu/47

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

proportion se soutient. À mesure que le pays se peuple, il devient moins mal-sain.

Avec le temps on saura tirer parti des grandes rivières qui coupent tous ces pays. Charles XI avait déjà eu l’idée de rendre le fleuve de l’Öngerman navigable jusques dans la Norvège. Cela ne demanderait que quelques écluses, aux cascades peu élevées qui en arrêtent le cours. Cette rivière a un cours de plus de cent milles suédois, et forme en outre de très-grands lacs, une île qui a sept à huit milles de long et dans laquelle il y a plusieurs paroisses.

Les Lapons entretiennent, tant qu’ils peuvent, l’idée de la sorcellerie que les Suédois leur attribuent, parce qu’elle les fait vivre. Les paysans croient généralement que l’on ne peut, sans s’exposer beaucoup, refuser la charité à un d’eux ; aussi, dans les Koyas (huttes) de ceux qui approchent les villages, on trouve souvent de bonnes provisions. Le même préjugé fait imaginer que l’on serait exposé à de grands malheurs, si on les recevait dans les maisons, et qu’on leur permit d’y passer la nuit.

Ils se gouvernent entre eux d'une manière patriarchale : le chef de la famille en règle les membres, suivant son plaisir. Dans le cas de querelles, le curé est le premier juge, et quand cela ne