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vent bien. Elle est sulfureuse et ferrugineuse, comme presque toutes les eaux de la Suède. Il est assez particulier, que quoique ces eaux soient assez communes dans le Nord, on n’ait encore pu découvrir de mines de fer dans les montagnes.

Charmé de me voir trompé aussi agréablement, et voyant sous mes yeux le pays le plus beau de la Suède, je confirmai ma résolution d’aller visiter la Laponie d’Ôsele, et de remonter le cours de la rivière, aussi loin que je pourrais, pour entrer en Norvège. À peine hors du village de Sônga, je vis bien que le pays que j’aurais parcourir, ne serait plus aussi fréquenté. La route était encore tracée et assez bonne, mais on était occupé à la faucher. Dans quelques endroits, l’herbe haute de deux a trois pieds, frappait contre le ventre du cheval et arrêtait les roues de ma cariole. J’allai ainsi, sans malencontre, jusqu’au village d’Ed, sautant souvent à terre, pour manger les fruits rouges dont la terre était couverte.

Ce village d’Ed est assez considérable et très-joliment situé. En attendant les chevaux. je fus voir le vicaire suivant mon ordinaire ; je le trouvai occupé à apprendre son sermon pour le lendemain ; il n’accueillit de son mieux et le