Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 2e part, 1801.djvu/32

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

grande route fréquentée qui y mène ? ce sont les hommes ; les moyens qu’ils emploient pour supporter leur existence, les manières enfin qui leur sont propres que je me plais a étudier, et qui peuvent intéresser les autres.

J'avais l’intention de remonter le cours de l’Ôngerman, jusqu’à la paroisse d’Ôsele dans la Laponie de ce nom ; puis de là, de passer les montagnes et de me rendre en Norvège : j’avais assez bien pris mes arrangemens, mais je ne comptais pas sur un accident qui m’a forcé de changer de dessein, et dont je me rappellerai peut-être toute ma vie ; mais enfin l'homme propose, comme disent nos bonnes gens.

En vérité, on se fait en Europe (les idées bien fausses et, si j’osais le dire, presque risibles de ces pays du Nord ; il me semble réellement, que la partie la plus riche et la plus industrieuse de la Suède est l’Ôngermanland. Là, les paysans sont de petits seigneurs possesseurs de terre, qui mènent une vie patriarcale dans des maisons larges, commodes et très-propres. Leur sort m’a semblé si heureux, que je crois que ]’eusse volontiers abandonné ma vie errante pour en avoir un pareil.

Le climat est dur en hiver, mais pas plus que dans le Sud de la Suède ; les précautions que