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moment répétés, jetaient un sombre effroyable sur toutes les physionomies. Jamais moment moins favorable, n’exista pour voir la Suède qu’à cette époque ; ce n’étaient plus les mœurs et les gens que j’avais connus. Les opérations de cette diète avaient bouleversé tous les esprits, et ce n’est que long-temps après, qu’ils se sont rassis, lorsqu’en fin on a vu que ce skatte si épouvantable, n’irait guères qu’à un pour cent des propriétés une fois payé. La plupart des pays de l’Europe en payent plus tous les ans ; mais en Suède ou n’est pas accoutumé à sentir le poids des taxes, et l’on crie à cause de la nouveauté. J'ai dans l’idée aussi, que si on avait accordé au roi une taxe montant au cinquième du revenu, pendant plusieurs années, on n’aurait pas à beaucoup près été si mécontent, et le roi eut eu quatre ou cinq fois la somme accordée. Un octroi pareil eut payé toutes les dettes, et tiré le royaume tout-à-fait d’affaire ; au lieu, qu’il est probable que la somme désignée ne sera pas suffisante, et ce sera vraiment terrible, s’il faut recommencer.

La baye de Wester-Wick qui entre dans les terres, est dans le goût des bras de mer norvégiens, mais infiniment moins sauvage. Le pays à l'entour n’est pas très-élevé et paraît cultivé ; on