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un chantier sec, d’après les dessins du fameux ingénieur Polhem en 1716. Ce fut ce bel ouvrage, qui donna l’idée d’en construire sur un plan si étendu, qu’on pourrait le dire gigantesque. On voulut avoir toute la flotte à sec, et sous des toits. On fit deux digues pour enfermer des deux côtés un terrain bas entre deux îles. On le dessécha par le moyen de pompes à vent, on creusa dans le granit, et Gustave III posa la première pierre le 1er octobre 1775. Depuis ce temps, deux chantiers seulement ont été achevés ; on a jeté les fondations de trois autres, mais les travaux sont discontinués. Le plan était d’en construire vingt pareils.

Les deux chantiers achevés sont sans contredit les plus beaux ouvrages de ce genre. Deux gros vaisseaux de guerre sont aisément à couvert sous chacun d’eux. Il ne paraît nullement douteux, que le bois doit se conserver beaucoup mieux, que quand il est continuellement exposé à tous les changemens de temps ; mais les frais immenses d’une construction pareille, viennent peut-être à un prix plus considérable que l’entretien d’une flotte exposée à l’air. Je vis aussi dans l’enceinte du port, un cabinet des modèles de toutes les formes possibles de vaisseaux, tant pour la construction que pour leur forme exté-