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cultivée sous les yeux du maître, a doublé de valeur.

Il y a quelques bonde (paysans propriétaires) dans le sud de la Suède ; mais beaucoup moins que dans le nord. Les saterys dans le sud emportent tout, et le paysan n’est qu’un laboureur, obligé de travailler pour le château. C’est surtout sous ce point-de-vue, que l’établissement du baron de Maclean mérite tous les éloges.

Le comte de Ruuth a sa terre de Marsvinsholm dans cette partie. Il n’y était pas alors ; mais je reçus l'hospitalité pendant quelques jours chez son fils à Gundralöf. Le château de Marsvinsholm est fort beau, et bâti avec le meilleur goût. On découvre sur-tout dans ce pays l’esprit d’entreprise du maître ; le comte de Ruuth vient d’établir, non loin de là, une filature de coton mue par l’eau, telle que celles de l’Angleterre. C’est la première qu’on ait encore introduite en Suède. Les bestiaux nombreux de cette terre sont d’une grosseur extraordinaire. Ceux du pays sont très-beaux, mais comme ils ne sont pas si bien soignés, il est tout simple qu’ils paraissent moins.

À un ou deux milles de-là, sur la route de Christianstadt, la face du pays change beaucoup ; on n’y voit plus que des terres sablonneuses, qui dans quelques endroits cependant ne manquent