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raient détruire très promptement les gros vaisseaux, qui se hasarderaient à passer entre les récifs ou rochers bordant la côte[1]. L’étendue et le peu de population du pays pourraient aisément affamer l’ennemi, qui aurait fait un débarquement ; son inégalité continuelle faciliterait fort les embuscades des habitans, qui d’ailleurs connaissant les défilés et les bois, pourraient sans peine échapper à l’ennemi.

Le climat de cette province est très tempéré, plus peut-être que celui du nord de la France. Les fruits y viennent fort bien, et je puis assurer avoir vu dans le jardin de Tomarp, un olivier en pleine terre qui donnait du fruit tous les deux ans. J’ai mangé de ces olives préparées dans la saumure ; elles ressemblaient pour le goût et pour la forme à celles de provence.

Ce n’est que depuis l’arrivée du général, qu’on

  1. Les galères Suédoises et Russes, ne sont point construites comme celles de la Méditerranée ; ce sont de grands bateaux découverts, calculés seulement pour naviguer entre les rochers. Dans la dernière guerre entre la Russie et la Suède, on en a souvent fait usage. La bataille de Swine-Sund que Gustave II a gagnée, était entre deux flottes de galères. Le roi de Suède prit oùu détruisit dans cette occasion, plus de cent galères aux Russes, et fit sept à huit mille prisonniers ; c’est cette bataille qui amena la paix.