Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 2e part, 1801.djvu/273

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vraiment philanthropes, ont enfin senti combien les deux peuples avaient de droits à l’estime l’un de l’autre, et ont établi une société appellée scandinavique, où la littérature dans les deux langues est reçue et examinée. Il est facheux qu’un établissement pareil n’ait pas eu lieu il y a deux ou trois siècles, les deux langues n’en feraient qu'une à présent : les animosités nationales, qui sont si longues à déraciner. n’existeraient pas plus qu’entre un état de l’Allemagne et le voisin. M. de Hauch grand maréchal de la cour, homme dont l'aménitë est égale à l’instruction, voulut bien me présenter à cette société. Je fus très flatté, que comme l’ami des deux peuples, on voulut bien me recevoir dans une société qui tendait à les rapprocher.

Quand j’eus à -peu-près vu tout, je songeai à l’affaire qui m’avait amené à Copenhague. On n’imaginerait pas que pour trouver un imprimeur, il faille aller chercher un danseur à la comédie ; c’est la vérité pourtant. Il n’est aucun de ces messieurs, qui ne fasse quatre ou cinq métiers fort disparates. Quand on voit des factotums pareils, être en même temps aussi engourdis que des torpilles, est-il donc étonnant qu’ils ne fassent rien qui vaille ? Quand serat-t-on donc bien persuadé, que pour réussir, il faut se tenir à une seule