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doute, celui sous lequel on pourrait espérer de couler des jours plus heureux et plus tranquilles.

Le roi ne sort jamais cependant, sans être précédé d’un homme à cheval, qui a un petit fusil sur l’arçon de la selle ; on regarde cela comme une image de sa souveraineté, et de son droit de vie et de mort ; tous les ans on célèbre l’anniversaire du jour où le roi a acquis ce droit. Le bonheur dont le Dannemarck a joui depuis cette époque, mérite bien qu’on s’en rappelle. Quoique le Dannemarck soit en paix, on peut presque dire, depuis plus de cent ans[1], les arsenaux, les magasins de guerre sont dans un état admirable et parfaitement fournis. On voit dans le port, une trentaine de vaisseaux de guerre, que l’on pourrait armer en peu de temps ; tous les ans d’ailleurs, il y a des fonds appliqués pour la construction d’un nouveau vaisseau.

Trois ou quatre mille matelots ou ouvriers, sont tous les jours occupés à réparer et à bâtir : Il est vrai qu’ils perdent au moins une heure par jour, à tailler le bois dont ils se chargent en quittant le chantier ; le gouvernement, suivant le principe que j’ai déjà avancé, croit devoir fermer les

  1. L'expédition de 1789, a duré si peu de temps qu’on ne peut pas l’appeler une guerre.