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jamais suivis, les rues ne sont point nettoyées, et tout cela pour plaire au peuple, qui se plait dans ces légers désordres.

Sous cette forme de gouvernement, il est une classe de la société qui devient très intéressante, et dont les mœurs, sous un gouvernement réputé plus libre, sont ordinairement beaucoup plus corrompues. Je veus parler de la classe mitoyenne, qui à mesure que les grands s'appauvrissent et que la populace s’abrutit, acquiert des richesses et des lumières. L’urbanité, la bonhomie ne regnèrent peut-être jamais plus que dans la classe des riches négocians et bourgeois de Copenhague. Il suffirait presque à un étranger de visiter les cimetières, pour penser que les mœurs doivent être douces. Toutes les tombes des gens aisés sont ornées, garnies de fleurs et d’arbrisseaux rares, que l’on cultive avec soin : on ne voit pas souvent la même chose dans les campagnes.....

J’ose à peine dire un mot de plus sur ce sujet ; l'habitude de voir et réexaminer me fait dire des choses, qui auront l’air de paradoxes pour le grand nombre. Je n’ai l’intention ni de flatter, ni d'offenser ; si la nature d’un gouvernement comme celui du Dannemarck, lui permettait d’agir avec plus de vigueur pour le maintien de la police, sur les basses classes du peuples, ce serait sans