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public, les grands et les riches en particulier et quand tout le monde est content, on publie enfin le placat, (l’ordonnance) qui a son plein effet.

Cette remarque de Goldsmith est parfaitement juste, on ne peut se le dissimuler ; « j’ai trouvé, » fait il dire à son philosophe vagabond, au retour de ses voyages dans le vicaire de Wackefield, « que les Républiques étaient ce qu’il y avait de mieux pour les riches, et les Monarchies pour les pauvres. » En effet les riches seuls à la longue, ont de la prépondérance dans une république, tant démocratique qu’elle puisse être, et le peuple sous mille prétexte, y est toujours écrasé par les guerres et par les impôts ; dans une monarchie absolue au contraire, le gouvernement ménage le peuple et pèse sur les grands.

Il n’est assurément aucun pays, où cette vérité puisse mieux se faire voir ; on n’a rien à y craindre de l’abus de pouvoir des grands, mais, comme tout en ce monde à le pour et le contre, les ménagemens que l’on a pour le peuple, l’ont rendu avide, grossier, et fainéant. Qu’on examine les traits de tous les gens du commun en Dannemarck, on peut voir sur leur figure l’habitude de quereller. La police se fait négligement, les prix fixes des denrées de première nécessité, ne sont