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est très-commerçante ; on y voit des gens de toutes les nations et beaucoup de mouvement.

Les voyages et le changement de lieu amusent un temps, peu-à-peu on s’en lasse, et lorsque la santé souffre, ils deviennent insupportables Telle était presque alors ma situation, je voulais arriver, et cesser enfin d’être toujours en l’air. Je partis donc le lendemain pour Copenhague ; depuis un an j’avais visité tant de petites villes, que je me crus presque perdu dans cette capitale. Copenhague est vraiment une fort belle ville ; comme tous les établissemens publics de la Monarchie Danoise y sont renfermés, cela y jette une affluence considérable de monde et de richesses.

Je fus bien aise d’examiner ici la machine du gouvernement, dont j’avais vu les ressorts en Norvège. Quoique tout ait l’air de se faire par la volonté seule du roi, depuis cent ans et plus la machine est montée de manière que ce qui s’est fait hier, se fera demain ; jamais le caprice n’a eu moins à faire ; jamais aucun changement subit ne peut avoir lieu, que parmi les gouvernans, mais en aucune manière dans le gouvernement. Il n’y a point d’états, point de diette, mais cependant quand le gouvernement veut obtenir quelques impots, faire quelque opération, on consulte long-temps avant, on tatonne, on caresse le peuple en