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dans cette ville que l’émeute contre les distilleries avait été plus violente ; on avait cassé les vitres d’un distillateur, le gouverneur avait été insulté, mais au surplus, tout s’était passé sans mort d’hommes.

Il devait vraiment paraître étrange d’entendre les gens crier point de brandevin, point de brandevin et cependant forcer les magasins d’eau de vie et ne cesser de crier point de brandevin qu’ils ne fussent complètement ivres.

Le gouvernement se montra dans cette occasion avec sagesse et fermeté ; il ne voulut point céder aux cris de la populace, mais quand tout fut soumis il dut sans doute regarder comme très-heureux que le peuple eût demandé lui-même cette prohibition.

Les besoins de l’état exigeant que la diète s’assemblât, il était impossible de prendre un moment plus favorable que celui, où le gouvernement français tiré des mains des agitateurs, assurait les nations qu’il ne se mêlerait pas de leurs affaires. On prit aussi des précautions de sûreté dans les provinces, en ordonnant aux officiers de rejoindre leurs corps, on sembla prendre en tout, le contre pied des mesures du rassemblement des états-généraux en France ; aussi le suc-