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La multiplicité, division et subdivision des impôts est à charge pour les peuples, ils aimeraient mieux sans contredit n’en payer que deux ou trois, plus forts, que près de quatre-vingt petits, sur toutes les productions de la terre. En Norvège, on les payait autrefois en nature, et il était simple alors de demander une certaine quantité de chaque production ; à présent on paye les taxes en argent, et comme l’on suit la même méthode, pour ne rien changer à l’ancienne, les propriétaires ne savent pas sur quoi tabler ; il n’est rien de bien fixe, et le système de modération adopté depuis long-temps par le gouvernement, l’empêche non-seulement de rien changer, mais même de statuer rien de positif à cet égard. L’impôt le plus fatigant pour les habitans des campagnes, en Suède comme en Norvège, c’est-ce qu’on appelle les free shiuss dont les militaires et beaucoup d’autres jouissent. C’est-à-dire de courir la poste sans payer : si la poste était établie aux dépens du gouvernement, il en supporterait les frais ; mais comme ce sont les paysans qui sont obligés de fournir leurs chevaux, il paraîtrait juste qu’ils reçussent le prix de leur peine : il est vrai qu’ils ont dans certain cas, droit à quelque léger dédommagement mais c’est peu de chose.