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nons. Je fus me présenter à Moss, le lendemain du départ pour Pétersbourg de Sir Home, et je vis le chambellan Ancker, s’embarquer sur le même yackt, qui retourna en Angleterre. Le froid était excessif : il est bien singulier et digne de remarque, que la mer gèle en Hollande et souvent dans les ports du nord de la France, et qu’avec quinze degrés de froid de plus, elle ne gèle jamais à la côte en Norvège.

En outre de la fonderie et de la forge, on voit à Moss nombre de moulins à scie qui vont toujours ; plus loin près de Fréderickstadt, la rivière qui sort du grand lac Miössen apporte les bois de l’intérieur, et les chutes d’eaux sont encore couvertes de moulins à scie. La quantité de bois qu’on exporte de cette partie, est vraiment inconcevable : il faut que l’intérieur de la Norvège ne soit qu’une vaste forêt. On ne prend pas le moindre soin pour la reproduction des bois coupés : le manque d’habitans les rendrait inutiles, les bois repoussant tout seuls, et si le propriétaire pressé de jouir, ne les coupait pas trop jeunes, ce serait suffisant. Malheureusement on s’aperçoit que les bois dépérissent ; on ne voit plus d’arbres aussi gros, que ceux dont les anciennes maisons sont bâties en Suède et en Norvège : déjà toutes les côtes, à une distance de