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l’espèce de métal qu’elle contient, donne l’espoir de voir refleurir.

Le peu de société que l’on trouve dans la ville de Kongsberg, est comme dans toutes les villes de Norvège, divisé en deux ou trois coteries ou clubs qui ne se voyent point, et se chicanent perpétuellement. J’assistai au bal qu’un des clubs donnait pour le jour-de la naissance du roi, et j’y vis une vingtaine de femmes, obligées de danser assez tristement entre elles, faute d’hommes. Il en est ainsi dans tout le pays ; c’est un fait qui me paraît certain, on trouve dans le Nord, au moins un tiers plus de femmes que d’hommes. J’ai visité bien des gens en Norvege, et il est sûr que la proportion des enfans dans les maisons, sur-tout les prêtres, m’a paru être trois filles, un garçon : j’en ai trouvé plusieurs, où il y en avait six et un seul garçon.

Les hypothèses de Montesquieu, quand il explique la polygamie des pays du sud de l’Asie, par la quantité plus que double des femmes, me paraissent peu fondées. Sous le même climat dans deux pays voisins, on voit souvent dans l’un, plus d’hommes que de femmes et dans l’autre plus de femmes que d’hommes. Dans le sud de la Suède, par exemple, il m’a paru qu’il naissait plus