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vaux se rendent à la fonderie, avec le produit de leurs ateliers. Ce produit est logé dans un petit sac et pourrait fort bien tenir dans un gand ; il est pesé devant le directeur des mines, qui prend note du poids et de la valeur, et jette le tout dans différens coffres, suivant la qualité. Il y a dans ce voisinage plusieurs autres mines, entre autres une de cobalt dont on fait du bleu et une mine de cuivre, dans laquelle on trouve quelquefois un peu d’or natif. Les mendians et les malheureux qui entourent ce Potose Norvégien, font bien voir que ce n’est pas l’argent qui nourrit : Kongsberg est, sans contredit, la ville de Norvège la plus misérable. On fait monter le nombre des ouvriers à plus de quatre mille, la plupart sont mariés : l’on doit sentir dans quelle effroyable détresse, un père de famille laisse sa femme et ses enfans lorsqu’il vient à mourir, avant qu’ils ne soient en état de travailler. Le gouvernement cependant, donne une petite pension d’un ou de deux rixdales par mois aux veuves, mais ce n’est pas suffisant. Dans l’état où se trouve à présent cette mine, le mieux serait peut-être de disperser la plus grande partie des ouvriers et de n'en garder qu’assez, pour ne pas abandonner tout-à-fait, une mine autrefois très-riche, et que