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à tous les étrangers ; la connaissance profonde qu’il a de presque toutes les langues de l’Europe, le met à même de s’entretenir avec eux dans la leur propre.

Je fus voir dans le voisinage, la belle maison de Bogstadt qui appartient à M. Pierre Anker-On en va voir beaucoup en Italie, dont les décorations et les tableaux ne valent pas ceux de celle-ci ; mais ce qui sur-tout charme, c’est la bonhomie et la bonté du propriétaire.

Christiana, étant souvent visitée par les étrangers et très-connue, je ne crois pas devoir m’arrêter à des détails plus minutieux. Il faut bien se garder de croire, après l’avoir vue, avoir acquis quelque notion de la Norvège, comme je l’ai dit, On y trouve le ton d’une capitale, qui a bien peu de rapport avec le pays où elle se trouve.

On danse à Christiania et dans la plupart des villes du pays, avec la même fureur qu’en Suède ; et c’est par la même raison : comme on fait peu d’exercice, la danse devient nécessaire. Les fiançailles aussi se font plusieurs années avant le mariage ; c’est un noviciat un peu long. Un jeune homme, ainsi promis, semble souvent regarder sa fästmö (fiancée) comme sa propriété, et il prend, sans trop se gêner, des libertés assez grandes en public ; j’en ai vu faire sauter leurs promises sur