Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 2e part, 1801.djvu/236

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ment : la danse, la comédie, le jeu, la bonne chère, à peine pouvait-on respirer. L’étranger qui ne connaît la Norvège que par Christiania, comme il arrive d’ordinaire, doit s’en faire une idée bien fausse en vérité. L’opulence, le luxe et le ton de la société, rendent Christiania plutôt semblable aux plus grandes villes. Tout ce grand luxe cependant, en quoi consiste-t-il ? en quatre ou cinq maisons opulentes, tout le reste est pauvre. Le ton de Drontheim n’est pas à beaucoup près si bruyant, mais je le préférerais sans contredit ; il n’y a point de gens très-riches, mais tout le monde est aisé, et cette particularité répand dans la société un esprit d’indépendance, que l’on s’aperçoit bien vite ne pas exister à Christiania.

À l’époque de Noël, il est d’usage en Norvège de s’amuser et de se réjouir avec ses amis, et pour montrer l’étendue de hospitalité et le désir que l’on a de voir tous les êtres satisfaits ; on met au bout d’une perche à toutes les portes de grange une botte d’avoine en paille, pour régaler les oiseaux ; on l’y laisse jusqu’à ce qu’elle tombe, et jamais on a l’idée de s’en servir comme d’un appât pour les tuer plus à l’aise.

La ville de Christiania a été bâtie par Christian IV, après l’incendie d’Opsloe, arrivée en