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d’Harald-Haarfager, le conquérant de la Norvège. En général, on ne trouve presque aucun de ces monumens dans les mauvais pays du Nord ; je ne crois pas qu’il y en ait dans la province de Bergen, du moins je n’en ai pas vu un seul. Les habitans de cette première vallée ont leur langage mêlé de mots étranges qui n’ont guères de rapport au suédois et au danois. Chaque vallée a un dialecte particulier aisément compris des habitans du canton voisin, mais très-difficile pour ceux qui sont plus éloignés. Si le suédois et le danois, qui sont les deux principaux dialectes, eussent été unis tout-à-fait, le langage eût été cultivé, et l'émulation se serait naturellement établie entre les habitans des royaumes différens. Chaque canton en Italie et en Allemagne, est soumis à un autre gouvernement, et a réellement aussi un dialecte particulier, mais les gens bien élevés doivent parler par-tout, bon italien ou bon allemand. Les jalousies nationales ont fait suivre dans le Nord un plan tout différent ; ne pouvant changer tout-à-fait la prononciation, on a des deux parts, autant que possible, estropié les mots dans l’écriture, pour empêcher aux yeux de les reconnaître.

Je fus enfin me présenter à Lundene chez le foren scriver (ou en suédois lagman, juge pro-