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les manières de gens bien élevés. Dans ce cas, c'est un abus de mots que de les appeler paysans ; dans d’autres pays, on les appellerait de gros bourgeois.

Vers le soir, je suivais au clair de lune les bords d’un lac qu’une tempête agitait. Les vague, venaient avec violence se briser contre les roches qui soutenaient le chemin ; c’était assez extraordinaire, car il faisait un froid terrible depuis trois semaines. La tête encore pleine de ces maudits fiords que j’avais traversés, et quoique je fusse bien sur terre ferme, et souvent à cinquante pieds au-dessus de l’eau, je ne pouvais m’ôter de l’idée que j’étais en bateau, naviguant sur les vagues ; j'attendais à chaque instant celle qui devait me couler a fond. Il y a a présent plus de dix-huit mois, que j’ai fait ma chûte dans l’Öngermanland, et quand la voiture, dans laquelle je me trouve, penche un peu, je sens aussitôt une douleur assez vive au genou malade.

Depuis Thane, où je m’arrêtai, le pays s’embellit ; on parcourt une belle vallée très-habitée, où de temps à autre, on trouve quelques uns des anciens monumens du Nord, comme des pierres runiques, des monts funéraires. Sur un de ces derniers, il y a une pierre haute de quinze pieds ; on croit que c’est le tombeau de la femme