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À la pointe du jour, je commençai à gravir la montagne : les difficultés semblèrent s’aplanir, le temps était fort beau et calme. Le principal danger est ordinairement dans la neige que le vent fait voler et sous laquelle on pourrait fort bien être enterré ; mais rien de pareil n’arriva : bien m’en prit, de passer ce jour-là, car le lendemain après la tempête de la nuit, douze hommes n’eussent peut-être pas été suffisans. A une certaine hauteur on ne voit plus d’arbres et le sommet est une plaine d’où, à quelque distance, on découvre çà et là des pics de montagnes qui ne semblent élevées que lorsqu’on approche de la descente. Pendant six semaines de l’été, les bestiaux viennent paître l’herbe qui remplace la neige, pour ce court espace de temps. Il y a toujours cependant, quelques endroits où la neige se conserve pendant l'été, mais c’est en petite quantité.

Au milieu du passage, on voit une petite colonne en marbre du pays, assez bien travaillée ; elle sert de limite à la province de Christiania et à celle de Bergen. La poste est portée en hiver, par un homme qui, monté sur les grands patins de neige dont j’ai parlé, parcourt les distances avec une vitesse singulière, et sans s’embarrasser des tas de neige amoncelés, où les