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pieds des crampons de fer, et me passèrent une corde autour du corps, que le plus fort prit par le bout. Je montais assez bien, mais a la descente c’était vraiment horrible. — Lorsqu’il y avait quelque mauvais pas, mes conducteurs s’aidant entre eux, allaient déposer mon paquet au-delà ; puis revenant sur leurs pas, deux se cramponnaient au sommet, le troisième marchait devant avec une perche. Puis m’asseyant, les deux au sommet laissaient aller la corde tout doucement, lorsque je leur criais lœd go (laissez aller) et ainsi glissant sur le verglas, le long des rochers, au grand détriment de mes culottes et de leur contenant, j’arrivais au bas du précipice. Je fus quatre heures à faire le premier quart de mille et j’arrivai vers midi à Taftas, où après une heure de repos je pris trois autres hommes et je me remis en route.

Il fallait ici, traverser le bras de mer : la poste heureusement avait passé quelque temps avant moi, et la glace était rompue. Le sentier que je dus suivre après, assez semblable à celui du matin, a cependant une circonstance peut-être encore plus effrayante. Après avoir tourné, monté et descendu bien des rochers, la veine, sur laquelle on a fait le sentier cesse tout-à-coup, et reparaît à une quarantaine de pieds au-dessus.