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Bergen. L’endroit où je me trouvais était à seize milles (40 lieues de poste), dans l’intérieur des terres : il se nomme Gud-Vangen. (l’eau de dieu) ; sans cette eau en effet, toute espèce de communication cesserait bientôt avec les pays au-delà.

La glace était trop forte pour pouvoir la briser, pas assez pour porter. Des rochers perpendiculaires s’élevaient sur les bords, il n’y avait point de chemins, ni de possibilité de se détourner à droite ou à gauche.

Comme la poste serait obligée de s’arrêter ici, on a prévu le cas, et on a fait serpenter à travers les rochers, un sentier large d’un pied qui gravit et descend comme les roches le permettent ; il suit toujours le bras de mer, au-dessus duquel il est souvent élevé à une hauteur perpendiculaire de 7 à 800 pieds. Il faut absolument suivre ce sentier ou rester dans la cabane des paysans qui tiennent la poste. Je ne doute pas, qu’après y avoir passé la nuit, étendu sur quelques brins de paille, au milieu des mortels les plus crasseux et les plus pouilleux de l’univers, on ne préfère en courir les risques.

Lorsque le jour fut enfin venu, je pris trois hommes avec moi, pour porter mon paquet et pour m'aider, et je me mis en-route. En arrivant à l’endroit, mes gens attachèrent à leurs