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sont assez fréquentées ; elles contiennent du souffre et du fer, comme presque toutes celles de la Suède.

Pourrait-on croire, que dans ce pays, où les chaleurs brûlantes de l’été sont excessives, on ne sache point faire d’autre usage de la glace que pour empêcher le détestable swag dricka (boisson faible, petite bière) d’aigrir, et la viande de se corrompre. J'y ai vu une glacière superbe, qui avait coûté près de quinze cents rixdales ; et la personne qui l’avait bâtie, m’avait fait boire chaud à dîner et parut fort étonnée, quand je lui demandai ce qu’elle voulait faire de sa glace. Les blocs de glace qui la remplissent, fondent sans utilité : on ne connaît ni la glace à la crême, ni aux fruits. On ne sait pas, que des glaces aux ókerberg, fraiches, seraient suffisantes pour faire venir à Hernösand des gens du fond de l’Italie. Qu’ils sachent donc, les malheureux, que cette opération consiste à exprimer le jus du fruit, à le mêler avec du sucre et à le placer dans un vase de fer blanc, assez semblable aux bonnets de leurs professeurs ; que l’on place le tout dans un seau rempli de glace pilée et mêlée d’un peu de sel, et qu’on le tourne jusqu’à ce que le contenu soit figé. Si jamais je reviens à Hernösand, et qu’on ne