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ne semer qu’au printemps, empêche d’avoir d’autre grain que de l’avoine ; mais la terre m’a paru assez fertile, pour me persuader que le froment convenablement cultivé, y viendrait au moins aussi bien qu’à Drontheim et dans l’Ôngermanland.

À force de tourner, j’étais arrivé au sommet de la montagne, et la hauteur que j’avais montée graduellement, pendant l’espace de 9 milles, il fallut la descendre dans un quart de mille. Je suis étonné que les gens à Stalem ne se soient pas avisés de ramasser les voyageurs ainsi que l’on fait sur le Mont-Cenis. Ce quart de mille qui est si pénible à descendre quand il y a de la neige deviendrait alors fort agréable. La vallée de l’autre côté est très étroite et les montagnes élevées qui la couvrent annoncent l’approche d’un bras de mer. En septembre 1799 des quartiers de roches et de terre se sont détachés et bouchaient encore le chemin. Malheur aux passans, lorsque ces éboulemens terribles fondent du haut des monts.

Au sommet de la montagne il y avait un petit lac dont l’eau n’était point gelée, et le bras de mer sur lequel je devais m’embarquer, était couvert de glace. Ce bras de mer est une branche éloignée, de Sagne-fiord que j’avais traversé à son embouchure, dans la route de Drontheim à