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coup mieux, ils habitent une belle vallée assez fertile et semblent beaucoup moins grossiers que les mangeurs de poissons des côtes.

Presque à l’entrée de la vallée, il me fallut traverser un petit lac d’un demi-mille de long ; le beau temps me favorisait, mais le souvenir encore récent de ceux que j'avais traversés me faisait remarquer avec inquiétude, qu’en cas de tempête, les deux seuls endroits où l’on pût débarquer étaient aux deux bouts : les côtés étant entièrement entourés de montagnes et de rochers perpendiculaires.

Depuis quelques jours la neige couvrait la terre, et je pus me servir de traîneau. Les chemins sont très-étroits, et passent le long de la vallée à des hauteurs souvent considérables : en me voyant au dessus du joli lac de Vosse-Vangen, (l’eau de Vosse) à une hauteur de 4 à 500 pieds, et le traîneau chassant du côté du précipice, j’avais de la peine à ne pas me rappeler le saut que j’avais fait dans la rivière de l’Ôngerman ; sans malencontre pourtant je fus me présenter chez M. le Krigs-Baad (conseiller de guerre) Flesher près du village de Vosse, et j’en fus parfaitement reçu.

La paroisse de Vosse est très-considérable et contient 10,000 habitans ; la vieille pratique de