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et que les montagnes pelées qui le bordent, étaient couvertes des neige. J’avais six milles de suite à voguer sur ce fiord avant de pouvoir rendre la route de terre. Je m’arrêtai à deux milles chez le prêtre Bergendal, et je fus coucher chez la veuve d’un pauvre lieutenant qui lui a laissé pour tout héritage six enfans, et une modique pension de 30 rixdales ; elle tient le gœstgifwaregaard et reçoit les juges qui viennent à l’Härad ou Ting-hus : le froid cuisant me fit demander le même privilège.

Le lendemain de bonne heure il me fallut rembarquer sur ce fiord pour achever le tour de l’île montagneuse d’Öster-ö (île de l'est). Plus j’avançais et plus les montagnes s’élevaient et le pays devenait aride ; mais le temps était calme et par conséquent le voyage me paraissait facile. Dans un endroit tout-à-fait à l'abri du vent, près d’une cascade assez considérable, l’eau se trouva couverte d’une couche de glace assez épaisse pour faire craindre de ne pouvoir la briser. Après six milles d’une navigation qui aurait pu être beaucoup plus désagréable, je débarquai enfin à Bolstadt-ören où commence la vallée des Vossers ; ceux-ci ne veulent nullement être confondus avec les Haarders qui sont les habitans du voisinage de la ville. Les Vossers effectivement sont beau-