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la satire y est moins amère. En finissant la lecture, on n’est pas dégoûté de l’espèce humaine, ni honteux d’être homme.

Holberg avait fait une grande fortune par ses travaux littéraires et en avait consacré une partie pour l’établissement d’une académie à Sorö dans l’île de Seelande. Malheureusement il a spécifié, que si l’on changeait quelque chose à ses dispositions, le don serait retiré. La mode ne permet pas d’envoyer les enfans dans cet endroit ; on n’y trouve que les professeurs qui sont fort bien payés pour faire leur lecture aux vents. Il semblerait que ce serait remplir les intentions du fondateur que de placer cette académie dans son pays natal. Il est fort à présumer, que si Holberg existait à-présent, ce serait en Norvège qui n’a point d’académie, qu’il placerait la sienne pour l’usage de ses compatriotes. Le gouvernement paternel de ces contrées, saura sans doute trouver moyen de concilier les véritables intentions du testateur avec l'utilité publique.

M. Suhm, qui est mort il y a quelques années à Copenhague, peut aussi être compté parmi les grands écrivains de ce pays. Il avait beaucoup de savoir réel ; mais sans vouloir déprécier ses ouvrages, il me semble qu’il n’a pas fait un usage convenable de son érudition. Tous ses