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res, maisons et bestiaux répondent pour le remboursement. De cette manière, les négocians les tiennent dans leur dépendance et ont grand soin chaque année de renouveler la dette, pour les empêcher de s’en tirer.

Les denrées que les habitans du Nord préfèrent, sont de l’eau-de-vie, des chaînes d’argent, des draps et du sucre etc. Avec le temps Christiansund attirera à lui tout le commerce ; déjà ceux qui ont pu se dépétrer de leurs dettes avec les négociants de Bergen, s’y arrêtent ; le commerce de Christiansund, tel qu’il est à présent, excite déjà la jalousie de Bergen. Dans la crainte d’avoir plus de concurrens, les bourgeois de cette ville se sont opposés à ce que le gouvernement fit construire quelques places de marchés, ou petites villes dans le Nord, comme c’était son intention.

La flotte des grands bateaux de la Norrland, arrive vers le milieu de l’été ; on en compte souvent jusqu’à mille et plus. Ce sont de grandes barques point pontées et sur lesquelles on entasse le poisson jusqu’à la moitié du mât. Les pêcheurs ont en outre du beurre, du fromage, des viandes fumées et des peaux de bêtes. Aussitôt après l’arrivée de la flotte, les négocians de Bergen s’assemblent et fixent le prix de chaque