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sur le hard de l’eau il y a un endroit couvert où les propriétaires se rendent vers cinq heures du soir, pour entendre les gens et donner leurs ordres.

Il paraît que les chiens du comptoir étaient autrefois fort redoutables et qu’ils hurlaient d’une manière horrible. J’ai trouvé, je ne sais où, une repartie du roi Hagen en 1255, qui mécontent d’un trompette à qui il faisait annoncer quelque chose, lui dit en colère : Bedre blœser hvalpen paa bryggen i Bergen, for ingen penge en du giör[1].

Le commerce de Bergen se soutient encore fort bien. Cette ville est le grand dépôt des poissons de la Norrland et des autres denrées de ces pays. Les pêcheurs passent Drontheim et Christiansund et préfèrent aller jusqu’à Bergen, quoique le voyage soit pour le grand nombre de plus de deux cents milles. Mais ces gens, dont quelques-uns sont très-riches, Ont beaucoup de besoins de luxe, et trouvent à les satisfaire sur-le-champ à Bergen. Les marchands aussi savent fort bien les allurer : ils ne les laissent jamais partir sans les avoir dans leurs dettes ; ils leur fournissent tout ce qu’ils demandent à crédit, parois jusqu’au montant de 20,000 rixdalers. Leurs ter-

  1. Les dogues sur le quai de Bergen (soufflent) font plus de bruit (sans argent) pour rien, que tu n’en fais.