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avoir navigué sur le fleuve bourbeux du Lindhal, je me rendis dans cette île, et y fus reçu par M. Krapp. L’île est entièrement cultivée, on y trouve plusieurs petits monts funéraires, ce qui prouve que la culture en est ancienne. Le curé venait de mourir, et ses obsèques devaient se faire le lendemain : je désirai les voir. Que le lecteur ne sourie pas à l’idée de me voir arrêté à l’enterrement d’un curé. Un curé est par tout pays un homme de conséquence ; et dans les pays du Nord, il l’est bien davantage. Cclui-ci était mort depuis quatorze jours : on l’avait soigné tout ce temps ; et depuis deux jours seulement, on avait invité le pays à venir lui rendre les derniers devoirs. Suivant l’usage, un confrère récita une oraison funèbre qui dura bien quatre heures ; après quoi on fit un grand repas très-long et très-lugubre. Il est d’usage, aux funérailles en Suède, de se servir d’une espèce de pain particulière, que l’on distribue aux amis après la cérémonie.

Ce pays est vraiment très-joli : les montagnes qui le coupent, le diversifient et en font paraître davantage la culture des terres, et les maisons riches des paysans qui l’habitent. Hernösand est la capitale ou du moins la résidence du gouverneur des quatre provinces du nord, appelée