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ment, ils ont enfin été se jeter à terre. J'en fus quitte pour la peur et pour être bien mouillé. A travers l’obscurité, les bateliers me conduisirent à un village peu éloigné, dont les habitans n’avaient peut-être de leurs jours vu un étranger chez eux.

Comme à quelque chose malheur est bon, celui-ci me procura du moins l’avantage de visiter une peuplade ignorée, et dont les mœurs et les usages me semblèrent plus rapprochées de celle des Anciens. Les maisons, quoique plus grandes et plus commodes, sont absolument bâties dans le goût des koyas des Lapons. De grosses poutres placées les unes sur les autres, forment un quarré long sans fenêtre. La cheminée sans tuyau est dans un coin, et la fumée s’échappe par un trou quarré au sommet du toit, qui est fait en cône. Il est remarquable que la fumée ne descend jamais au-dessous du niveau du toit. Lorsque le feu est éteint, on ferme le trou, par où elle s’échappe, avec une trappe et alors on étouffe et on n’y voit goutte. Pour s’éclairer, ces gens brûlent un morceau de bois résineux, qui est attaché à une pince de fer ou de bois au milieu de la chambre, et dont le charbon tombe sur une pierre en dessous. C’est dans cette chambre, que toute la famille