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de mer et que je m’en aperçusse fort bien, je ne laissais pas de le comprendre également. C'est un mélange plus ou moins grand de mots anglais, suédois et islandais, et cela me semblait peu essentiel. Les Danois cependant, qui ne connaissent que leur langue, ont de la peine à comprendre les gens de ce pays.

Je passai cette nuit comme l’autre, exposé à tout vent : et quoique couvert de toute ma garde robe, je ne pouvais me réchauffer ; je ne conçois guères pourquoi : car mes habits, pendant le jour, étaient plus que suffisans quand il ne pleuvait pas. Je m’embarquai ici sur un lac au milieu des montagnes : ces lacs entourés de rochers perpendiculaires, sont encore plus dangereux que les fiords ; l’eau en est plus légère et souvent tout à coup une tempête s’élève et succède rapidement au calme. La poste, pour éviter les dangers de cette navigation, se charge ici sur le dos d’un homme, qui suit à pied les détours du lac et gravit les rochers par un sentier fort étroit.

Ce fut dans ce pays, que je commençai à apercevoir les usages dont parle l'évêque Pontopiddan. Plusieurs habitans portaient effectivement le chapeau parapluie : il est en cuir et les ailes rondes en sont très-larges. Une coiffure pareille