Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 2e part, 1801.djvu/168

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des côtes, ou même que l’on s’enfonce dans l’intérieur des bras de mer, on trouve en Norvège tout un autre peuple. La fréquentation des étrangers cessant tout à fait, on retrouve la bonhomie ancienne, qui est presque toujours le lot du cultivateur, mais bien rarement celui du pêcheur. Les frais des instrumens de la pêche, sont très-considérables et le profit précaire ; la culture des terres est moins coûteuse et le profit beaucoup plus sûr ; il s’ensuit, que le cultivateur s’enrichit peu-à-peu, et que presque toujours le pêcheur est aussi pauvre à la fin de sa vie qu’au commencement.

Les bois sont peu communs dans cette partie, et l’on ne cultive guères que de l’avoine ; mais les bestiaux sont en grande quantité, et paraissent en assez bon état, quoique petits. Un orage me surprit dans la route : je vis enfin une maison et je fus m’y mettre à couvert, à l’instant même, on me fit placer près du feu et les gens apportèrent du foin au cheval sans que je l’eusse demandé ; le tout, par le seul motif d’hospitalité et sans vue aucune d’intérêt, car ces bonne ; gens ne voulurent absolument rien prendre. Ce n’est pas ainsi que sont ceux qui ont fréquenté les corsaires. Quoique le langage change entre chaque bras