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Le pied de l’échelle est dans l’eau : elle est solidement attachée au rocher et on y amarre le bateau. Ce n’est pas sans surprise que l’on distingue sur ces plateaux, quelques bestiaux, et même des bœufs et des vaches qui n’ont certainement pu y arriver que fort jeunes et sur les épaules de leurs maîtres. Lorsque quelqu’un meurt dans ces habitations, on doit bien sentir que, comme le rapporte l'évêque Pontoppidan, on ne peut en faire sortir le cercueil qu’en le suspendant à des cordes, au-dessus du bras de mer. Au coin de plusieurs rochers, il y a de petites cabanes, construites pour recevoir le bateau et les provisions de ceux qui vivent sur la montagne.

Ce fiord d’enfer, plus redoutable que le Stix, se termine enfin par une montagne énorme et qui me parut n’avoir guères moins de 6,000 pieds de haut. Sa forme est cell d'un chameau ; la bosse, la selle et la tête y sont bien marquées. Deux cascades assez considérables coulent de deux vallées étroites qui sont sur les côtés ; on en a profité pour établir des moulins à scie.

Lors de mon arrivée, les paysans sortaient de l’église ; un étranger, n’avait pas mis le pied dans ce lieu désert depuis vingt ans peut-être ; aussi on empressait, on n’entourait. Dans la