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l'autre côté de ces montagnes est un autre fiord, mais personne, à ce que l’on m’a assuré, ne s’est encore avisé de gravir les montagnes pour y aller. Comme je demandais s’il n’y avait pas un chemin pour aller a une paroisse qui par la carte ne me semblait éloignée que de trois ou quatre milles, on n’en connaissait seulement pas le nom ; on me dit enfin que la seule manière d’y aller, était de gagner la mer et de remonter le fiord sur lequel elle est située, ce qui faisait un voyage d’une vingtaine de milles.

La poste, dont je suivais la route, débarque à Strand, et pour éviter les tempêtes, auxquelles le Sund-fiord est encore plus sujet que le Stor-fiord, dont il est un bras. On a attaché des cordes avec des nœuds au sommet de la montagne : deux hommes dont un a les lettres sur son dos, s’aident du mieux qu’ils peuvent à gravir et à descendre la crête de la montagne. C'est à-peu-près, pendant un quart de mille de chaque côté, qu’il faut qu’ils voyagent de cette manière. Si ce n’avait été pour mon genou malade, c’eût été un vrai plaisir pour moi. L’impossibilité absolue d’en venir à bout, me fit renoncer à prendre cette route. Dans la matinée, une tempête violente s’était élevée et ne promettait pas une navigation facile ; c’était un dimanche, et quelques paysans