Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 2e part, 1801.djvu/159

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mer est un banc d’huitres ; les bateliers en pêchèrent quelques-unes avec leurs rames. Il semblait réellement que je me disposasse à aller visiter un autre monde. Les hautes montagnes dont la côte voisine est hérissée, ne semblent pas laisser de possibilité de débarquer nulle part.

Une ouverture parut enfin, et passant à travers les rochers, nous eumes le spectacle d’un beau bassin, entouré de quelques habitations. Nous débarquâmes et primes des chevaux ; après avoir voyagé quatre ou cinq milles dans la vallée et gravi la montagne par un assez beau chemin, nous descendîmes à l’autre rivage à Orskough, chez le prêtre Astrup, où nous reçumes le meilleur accueil.

Le bras de mer, sur lequel Orskough est situé, est celui qu’on appelle Stor-fiord. Il se divise en plusieurs branches et s’étend d’une quinzaine de milles dans les terres. Les hautes et sauvages montagnes qui le bordent des deux côtés, lui donnent un aspect encore plus formidable que celui que je venais de traverser. Ces hautes montagnes ne produisent sur le côté de la mer aucun autre arbre que le bouleau, dont la grandeur diminue peu-à-peu ; vers le milieu de la montagne, on ne voit plus qu’un peu d’herbe, puis les pierres sans apparence de végétation.