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distance et arrivai le lendemain à Molde. Cette petite ville est plus ancienne que Christiansund ; mais le commerce y est presque tout-à-fait tombé. Elle est située en amphithéâtre sur une colline assez fertile. Le Romsdale-fiord qui en mouille le pied, est large d’un mille vis-à-vis de la ville, et s’étend par deux branches à six ou sept milles dans l’intérieur des montagnes.

Les voyageurs prennent ordinairement un bateau à Molde qui les conduit à Bergen ; mais en outre que c’est fort cher, il arrive par fois qu’ils sont très-long-temps en route, retenus par les vents contraires. D’ailleurs ce voyage ne se fait guères qu’en été, et la saison avancée ne me promettait pas du bon temps. La poste va par terre et par eau suivant l’occasion, et se rend en huit à dix jours. Je préférai ce chemin. Cela paraît tout simple et tout naturel, mais la fatigue que j’ai endurée et les dangers que j’ai courus m’ont harrassé à tel point, que si j’avais à refaire ce voyage, je prendrais l’autre route.

Je m’embarquai donc sur le Romsdal-fiord ; le temps était très-beau et ce passage fut très-agréable. M. Allan, habitant de Molde ; voulut bien m'accompagner jusques à ma première station et sa compagnie ne contribua pas peu à me la faire paraître telle. Au milieu de ce bras de