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les dames, comme par toute la Norvège, excepté à Drontheim et à Christiania, en sont bannies ; elles bornent leurs soins au service de la maison, font le ménage, servent à table, donnent les assiettes, à boire, et prennent toute la peine. Elles ne font presque jamais de visite, restent à la maison et la plupart du temps n’ouvrent pas la bouche. Les belles dames de Paris et de Londres vont crier à l’horreur ! mais ne leur en déplaise, une petite tournée dans ces pays ne leur ferait pas si grand mal.

Le café et le thé, c’est là le trône de celles de ces pays, et encore alors, les hommes les fument avec la pipe à ne pas se voir ; avec tout cela elles paraissent satisfaites. Sans contredit, une dame étrangère se trouverait bien humiliée dans une situation pareille, mais qu’on réfléchisse que l’isolement des villes en Norvège ne permet pas de donner aux filles une éducation très-brillante ; que les hommes au contraire sortent du pays dès l’enfance, et vont servir au loin dans quelques comptoirs étrangers, où ils apprennent les langues et reçoivent quelque instruction. Par conséquent, une femme élevée sur un rocher isolé, ne peut guères être une société pour eux, ni avoir les manières séduisantes, qui font chérir la société des dames dans les pays plus fréquentés,