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la plate-forme, sur laquelle il a bâti sa maison. Le temps était superbe alors, et je n’ai eu que le plaisir ; mais quand les tempêtes fondent du sommet des montagnes et font pirouetter la faible barque dans laquelle on navigue, rien au monde ne peut être plus épouvantable.

Je débarquai enfin à Christiansund, non sans querelle avec mes bateliers. Je leur avais cependant donné un pour-boire au moins double. La situation de cette ville est des plus extraordinaires ; elle est bâtie sur trois rochers, qui forment ; entre eux un grand bassin, presque rond et très-profond, où les vaisseaux trouvent un port sûr et commode. On ne peut aller qu’en bateau d’un quartier à l’autre ; et quand le vent souffle un peu fort, cela est difficile et dangereux. Il n’y a guères qu’une trentaine d’années que l’on a commencé à bâtir sur ces rochers.

Le poisson du Nord est la principale denrée qui s’y exporte. Comme à Drontheim, les négocians font presque tous leurs envois en Espagne, ou à St. Martin dans l’île de Rhé, d’où ils retirent des vins, du sel, et de l’eau-de-vie. Leur principal correspondant dans l’île de Rhé, est M. Fournier.

Les pêcheurs coupent la tête des poissons qu’ils prennent, et ce qui pourra paraître