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d’eau, en outre de querelles perpétuelles sur le pour-boire. Oh ! ces gens sont bien les grand pères de nos Normans ; on ne doit plus espérer trouver la bonhomme des paysans de l’intérieur de la Suède et de la Norvège ; c’est fâcheux, mais c’est à-peu-près général par-tout ; le voisinage de la mer influe cruellement dans tous pays sur les mœurs des habitans. Avant d’entreprendre ma longue navigation, pour me rendre à Christiansund, je fus me reposer chez le prêtre de la paroisse, le docteur Tengenhagen, où je fus reçu avec attention.

La ville de Christiansund est à quatre milles en mer. Les négocians de cette ville laissent leurs voitures à une assez bonne auberge au rivage et les reprennent quand ils vont à Drontheim.

À peine pourrai-je peindre ces fiords horribles, sur lesquels je n’ai eu que trop occasion de voguer. Celui-ci me parut terrible, mais qu’était-ce cependant près de ceux de la province de Bergen ? Des montagnes de trois à quatre mille pieds de haut les bordent ; leur pied est baigné dans l’eau et le sommet perdu dans la nue. Çà et là, on aperçoit quelques habitations isolées, où le propriétaire ne peut arriver qu’en bateau et souvent par une échelle qui lui sert à gravir vingt à trente pieds perpendiculaires, avant d’arriver à