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une fru et une madame. Le premier est un privilège de noblesse. Il n’y a que les emplois militaires, qui peuvent donner ce titre, et certains rangs civils que la cour donne ; mais un homme qui a été enseigne à quinze ans, et qui ensuite quitte l’épée pour le froc, peut appeler sa femme fru toute sa vie. Tous les emplois possibles ont un caractère indélébile, et j’ai entendu de longues discussions, pour savoir si un lieutenant qui venait de se faire prêtre, serait appelé herr lieutenant ou herr prœst[1].

En remontant la rivière, j’avais les fiälles en face, et je voyais à une très-grande distance ce dovre-fiälle redoutable, sur lequel on a pourtant construit un chemin praticable pour les voitures. Ce passage est à-peu-près le seul des vallées du nord, à celles du sud de la Norvège.

Les chemins de ces pays sont très-étroits et penchent toujours du côté du précipice. Les voitures, comme on sait, ont un attrait tout particulier pour verser de ce côté. Quand à force de grimper, on se trouve huit à neuf cents pieds au-dessus du fond de la vallée, il est peu de situations moins agréables.

  1. Les réflexions ci-dessus sont générales et point applicables à cette parti du pays particulièrement.