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pas ; mais quand les sots, ou les méchans, abusant de l’autorité, qu’ils ont dans leur village, vous la font sentir par leurs rudesses, oh ! alors, bonnes gens, croyez-moi, le plus beau pays devient bien laid. Celui que j’avais à parcourir est très-montagneux, du sommet de la première montagne, on découvre à sept ou huit cents pieds au dessous la ville de Drontheim, les petits forts qui l’entourent, le grand bras de mer sur le bord duquel elle est située, et le rocher de Munckholm... Si ce n’était pour les malheureux qu’il renferme on serait satisfait de le voir.

Après avoir gravi pendant plusieurs milles, des montagnes escarpées, la vue s’arrête enfin, sur la belle vallée de Guldbrandal. Celle-là même, où le roi St. Oluf fit si grand-peur aux paysans, en faisant sortir des rats aussi gros que des chats, (à ce que dit l’histoire)[1], de la statue de Thor. Je fus me présenter chez le capitaine Bull près d’Ôrckedals-ören (le rivage d’Örckedal). Tout le monde dans ces pays peu peuplés, fait quelque chose ; de là vient, que comme en Suède, on vous accable de questions sur ce qu’on était, ce qu’était son père, sa mère etc.

  1. Expression de Shönning, en rapportant le fait mentionné ici et pages 112 es 115 de ce volume.