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des belles, commence à bourdonner dans son allée solitaire, soudain il s’éloigne et va dans quelque autre coin, porter ce qu’il appelle sa sagesse et sa philosophie ; tel suis-je en ce moment, chagrin de rencontrer la foule dans ma promenade, je vais quitter la grande allée, et m’écarter vers des rochers et des précipices, où j’imagine qu’aucun de ces messieurs n’aura jamais la fantaisie de porter ses pas.

Je regrettai fort de n’avoir pu visiter le grand lac de Sœlbo et le village de Melhuus, où le général Armfelt avait son quartier général en 1718, et d’où il commença la retraite cruelle dont j’ai parlé ; mais on ne peut tout voir dans un pays quelconque, et un promeneur éclopé, n’aime pas à faire des pas inutiles. Le bon Shönning d’ailleurs, a décrit jusqu’aux clochers, et à l’intérieur des maisons de prêtres, autour de ce lac.

L’évêque de Drontheim, le docteur Schöneyder ayant égard à mon genou malingre, voulut bien me prêter sa cariole, jusqu’à l’endroit où je ne pourrais plus m’en servir. M. Knudtson le fils, aussi voulut bien m'accompagner une partie du chemin. Oh ! quand on est traité avec cette urbanité, on oublie la fatigue du chemin ; on voit les choses beaucoup mieux, et l’on ne souffre